L’Espace Toots a eu l’honneur de recevoir de Monsieur Jean- Marie Vangrudenberg, la trompette d’ Alphone Goyens.
Goyens, Al (Wetteren, 1920). Trompette (et bugle), arrangement. Enfant, il suit des cours de piano qu’il abandonnera vers 12 ans, dégoûté, dit-il, par un mauvais professeur…En 1936, il s’achète une trompette et se remet à la musique, apprend en autodidacte et commence à jouer avec des groupes amateurs tout en poursuivant des études d’ingénieur commercial. Fait prisonnier en Allemagne au début de la guerre, il doit cesser de jouer et reprend sans précaution son instrument après cette interruption forcée, ce qui provoque une paralysie des lèvres. Il recommence néanmoins petit à petit, mais cet incident influera désormais sur sa manière de jouer. Rentré de captivité, il fait partie des orchestres de Henri Van Bemst et de Jean Omer. A la libération, il rejoint celui de Léo Souris, qui « tourne » en Allemagne pour l’armée américaine. De retour en Belgique, il réunit des musiciens pour former l’Orchestre régulier du Cosmopolite, ce qui lui donne l’occasion de se produire avec de grands noms du jazz de passage à Bruxelles. En 1949, Goyens repart avec son orchestre en tournée pour l’Armée américaine, en Allemagne, aux Açores et aux Etats-Unis. Après un séjour en France, il revient en Belgique à l’occasion de l’exposition 1958, mais on le retrouve bientôt comme sous-chef d’ orchestre chez Eddie De latte, puis avec un orchestre international (dont le vibraphoniste est Sadi) avec lequel il joue en Espagne et aux Etats-Unis toujours pour les forces armées américaines. Comme chef d’orchestre, Al Goyens a vu passer dans sa formation Jacques Pelzer, Bobby Jaspar, Francy Boland, Don Byas, Jean Warland, Freddy Rottier. Ses trompettistes favoris sont Clifford Brown, Dizzy Gillespie et Clark Terry, son jeu rappelle plutôt celui de Harry Edison, et il chérissait particulièrement le son de la trompette bouchée.
Michel DE RUDDER